samedi 27 février 2010

Comment piéger l'UMP et Devedjian en une leçon : par Vincent Peillon

Sur Le Post, on s'interroge: Vincent Peillon s'est-il livré à un "coup médiatique" en exhumant de façon inopinée le passé judiciaire de « deux jeunes dévoyés » nommés Patrick Devedjian et Alain Madelin tel que raconté dans les colonnes d'un journal varois en 1965?

On voit bien que la question comporte une part de suspicion. « Faire un coup médiatique », ça ne serait pas noble. « Faire un coup médiatique », ce serait s'abaisser. « Faire un coup médiatique », ce serait mal.

Étrange façon de juger l'action de Peillon.

Ne pourrait-on pas se contenter d'observer qu'en procédant ainsi, qui plus est de manière amusante et ironique, Vincent Peillon a juste renvoyé à la face de certains membres de l'UMP la boule puante qu'ils avaient cru bon de balancer sur le candidat socialiste Ali Soumaré?

L'observateur est en droit d'estimer que, tout bien considéré, Vincent Peillon ne fait qu'accomplir son devoir d'opposant face à une certaine droite qui a visiblement décidé de ne plus reculer devant rien pour sauver un pouvoir plus que menacé à l'approche de la prochaine élection présidentielle (hier, ce même pouvoir a perdu les agriculteurs, soit dit en passant) et qui est prête à faire ou faire faire n'importe quoi.

Dans l'affaire du débat Besson-Le Pen, comme dans l'affaire Soumaré, Vincent Peillon montre qu'il a compris la nature particulière de l'actuel pouvoir et du système médiatico-politique qu'il a instauré. Il excelle désormais dans l'art de retourner contre ce pouvoir là les armes qu'il déploie sur le front politique moderne. Il n'y a pas matière à s'en indigner. « En ce qui concerne les choses humaines, ne pas s'indigner, ne pas pleurer, ne pas crier, mais comprendre », a écrit Spinoza. Et si on s'inspirait de cette sage maxime pour juger de l'action de Vincent Peillon?

Allez! Encore une petite citation: « Toute situation est porteuse de son contraire », dixit François Mitterrand. Peillon l'a bien compris, qui, ce matin, doit se réjouir que Devedjian porte plainte en diffamation contre lui au motif qu'il a rappelé les exploits de « délinquant multi-récidiviste » (selon les critères d'Axel Poniatowski) de l'actuel ministre de la Relance. Si procès il doit y avoir, ses effets médiatiques seront décuplés, amplifiés, et tout cela servira bien plus Peillon que Devedjian. C'est ça aussi, la politique.

LePost Blogueurs%2Bassoci%C3%A9s_thumb_thumb

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire