Edito d'avril : Internet ne tient qu'à un fil

Une brise fraîche souffle sur nos connexions. Avril s'agite sous la pression des débats de l'Assemblée Nationale au sujet de la loi Création et Internet. Ce texte, controversé jusque dans sa substantifique moëlle, veut changer les habitudes des internautes et modifier le paysage Internet français. La mission est perdue d'avance.

Les débats font rage à l'Assemblée Nationale autour de la riposte graduée. Mais tout cela a un air de déjà-vu depuis la loi DADVSI. Plus les discussions avancent et plus on s'aperçoit que le gouvernement, Christine Albanel et Frédéric Lefebvre en tête, n'a aucune idée de ce qu'implique globalement le projet de loi.

Que ce soit du point de vue technique, économique ou culturel, personne n'arrive à défendre ce texte. Pour éviter de perdre la face, le gouvernement préfère donc foncer tête baissée, n'hésitant pas à convoquer des artistes (ni experts juridiques, ni ingénieurs réseaux) pour défendre un texte qui leur fait miroiter des lendemains chantants.

Si la loi est appliquée, les téléchargeurs plus malins se muniront d'un logiciel comme Aircrack afin de détourner l'attention vers des internautes innocents que l'Hadopi traitera sans pitié.

Le téléchargement illégal ne sera pas réduit, les ventes de disques ne remonteront pas, la riposte graduée provoquera simplement une hausse du trafic d'emails et de courriers recommandés. L'inutilité poussée à son paroxysme.

Les connexions sans fil vont donc devenir un terrain de lutte acharnée, faisant l'objet de tentatives intempestives de piratage. En avril, ne te découvre pas d'un fil : le dicton n'aura jamais été aussi vrai.