vendredi 10 avril 2009

Les députés UMP se déconnectent

En avril, ne te découvre pas... d'un député UMP. Les débuts de printemps sont décidément rudes pour le groupe majoritaire et le gouvernement.

L'an dernier, celui-ci avait trébuché sur les OGM ; cette année, c'est sur la loi Création et Internet. En cause dans les deux cas : des absents qui ont toujours tort, du moins aux yeux de l'exécutif qu'ils semblent ainsi désavouer, pour le plus grand plaisir d'une gauche ravie de jouer un bon tour au pouvoir.

En ce jeudi saint, la tentation est donc grande de chercher les Judas qui ont « trahi » non pour un denier, mais pour un jeton de non-présence.

Certains assument, qui ont joint leur suffrage à ceux de la gauche. D'autres ont préféré voter avec leurs pieds et rejoindre la cohorte des arpenteurs de circonscriptions, particulièrement nombreux à la veille de Pâques.

Tous étaient en réalité hostiles à un texte qu'ils jugent trop répressif et trop « antijeunes », surtout après son passage par le Sénat. De même que l'an dernier des députés UMP avaient pris la clé des champs pour ne pas approuver un texte trop favorable aux OGM, d'autres (ou les mêmes) se sont déconnectés cette année afin de ne pas avaliser une législation trop contraignante pour les internautes.

Notons qu'il s'agit dans les deux cas de sujets de société, qui prédisposent mieux que les autres à transcender les clivages.

De ce nouvel incident de parcours, il y a deux leçons à tirer qui sont... parfaitement contradictoires, du moins en apparence. La première, c'est que l'image d'un hémicycle vide (36 députés en séance) ne contribue pas à revaloriser l'image du Parlement.

La seconde, c'est que le vote de ces 36 députés montre qu'il peut toujours se passer quelque chose à l'Assemblée. Parce que la gauche en a fait l'arène principale de son opposition. Et parce que la droite n'obéit plus au doigt et à l'oeil.

Elle avait déjà fait reculer le gouvernement sur le travail du dimanche. Le groupe UMP existe, même si Christine Albanel ne l'a pas rencontré hier. Les godillots du gaullisme ont fait place aux contestataires en baskets du sarkozysme.

Reste le fond du problème : comment concilier liberté et culture, techniques modernes et respect des auteurs. Le débat se poursuit.

Auteur : b.dive@sudouest.com

Editorial Sud-Ouest Vendredi 10 Avril 2009-04

Article du blog : http://inventerre.canalblog.com/tag/les%20judas

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire