mardi 3 novembre 2009

l'accord UMP – PCC…

Les raisons de l'accord UMP - PCC

Il s'agit de comprendre un président imprévisible pour les uns, faire du commerce pour tout le monde.

Et si, on nous en parlait…

Le 22 octobre à Pékin, Xavier Bertrand est convié à un banquet par de hauts dignitaires du Parti communiste chinois. L'un d'eux saisit neuf tomates cerises dans l'un des plats qui tournent devant les convives. Sur une assiette, il en dispose cinq d'un côté et quatre de l'autre: «voilà la réalité du Comité permanent», explique-t-il. Etonnante présentation d'un clivage entre les neuf personnages issus du bureau politique qui composent l'organe suprême du pouvoir en Chine! Officiellement, ils forment une direction monolithique. Mais pour engager un dialogue avec le Secrétaire général de l'UMP, le PC chinois est prêt à abandonner un pan de langue de bois.

En échange, le parti unique qui gère le pays le plus peuplé du monde veut en savoir plus sur le parti majoritaire en France. Et sur le Président français, qui a souvent été qualifié d' «imprévisible». L'Ambassade de Chine à Paris a suggéré au département international du Parti communiste d'inviter Xavier Bertrand. Son parcours ministériel et sa proximité avec l'Elysée le font apparaître comme un interlocuteur de choix. Avec l'objectif de comprendre le système politique qui entoure Nicolas Sarkozy.

Au cours de sa visite, un «mémorandum sur les échanges et la coopération» a été signé entre l'UMP et le PCC. Il prévoit que des cadres et des militants auront des contacts, alternativement en France et en Chine. De la part d'une formation fondée sur le marxiste-léniniste, c'est une recherche d'ouverture dont l'UMP devra prendre la mesure. D'autant que Xavier Bertrand assure: «il n'y aura pas de sujets tabous». En tout cas, six mois après le communiqué diplomatique qui a mis fin à la brouille provoquée par la question tibétaine, un nouveau canal de dialogue franco-chinois est ouvert par l'UMP. Tandis que Martine Aubry, qui se trouvait en Chine la même semaine, a repoussé tout contact avec le Parti communiste chinois, expliquant qu'elle était en vacances.

Mais d'autres rapprochements s'annoncent avec la France dans le domaine économique. Trois jours après Xavier Bertrand, Christine Lagarde est arrivée à Pékin. Le vice Premier ministre Li Keqiang lui dit l'importance qu'accorde son pays à une «coopération pragmatique» avec la France. 25 hommes d'affaires français accompagnent la Ministre de l'économie. Tout au long de la journée, elle les invite à décrire leurs activités en Chine face à des responsables chinois du commerce ou de la planification.

Le message de Franck Riboud, par exemple, est clair: pour sortir d'un long conflit, Danone a vendu ses parts dans son entreprise commune avec Wahaha. Mais Danone se maintient en Chine. Ses ventes d'eaux minérales, boissons énergétiques ou produits laitiers frais représentent 500 millions d'euros de chiffre d'affaire. De même, démentant la rumeur, Lars Olofson, PDG de  Carrefour, affirme que le groupe n'a nullement l'intention  de se retirer de Chine. Chez Bongrain, Pascal Breton souhaite développer le marché du fromage en Chine : les Français en mangent en moyenne 23 kg par an, les Chinois 40 grammes.

En aéronautique, l'appétit chinois s'est amoindri. Louis Gallois, PDG d'EADS, demande que les intentions d'achat d'A350 soient confirmées. Mais dans le secteur financier, Augustin de Romanet, pour la Caisse des dépôts, a signé avec la Banque de développement de Chine (CDB) un accord en vue d'un fond sino-français de 300 millions destiné à financer des PME dans les deux pays.  De son côté, la Compagnie Financière Edmond de Rothschild, avec Michel Cicurel, espère gérer des titres qui seront distribués par Bank of China.

Les autorités chinoises ont pris note de ce catalogue. Il sert de préalable à la mission d'achat et d'investissement que le ministre chinois du Commerce va conduire en France les 26 et 27 novembre. Une centaine de décideurs chinois seront avec lui, «pour passer des commandes», indique l'agence Chine nouvelle. En particulier dans les secteurs de l'agroalimentaire, l'automobile ou l'environnement. En février 2009, une mission comparable avait investit pour 13 milliards de dollars en Allemagne, Suisse, Espagne et Grande-Bretagne. Elle avait évité la France pour cause de rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama deux mois plus tôt.

Aujourd'hui au contraire, la Chine a l'intention de profiter de la réconciliation. Et Christine Lagarde est tout à fait adaptée à cette nouvelle donne. Au Conseil de Paris, elle appartient au groupe UMP qui le 21 avril 2008 a voté contre l'attribution du titre de citoyen d'honneur au dalaï-lama. Même si Christine Lagarde est obligée de préciser que ce jour-là, elle n'était pas en séance!

Source : Slate

Nous l’avons fait…

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