jeudi 21 janvier 2010

Sud Ouest était présent aussi samedi 16 janvier

Le devenir du casier de déchets amiantés à La Brée n'est encore pas réglé. Malgré une mobilisation des détracteurs et la sollicitation des services de l'État : La question du casier d'amiante reste entière.

Ils l'avaient promis et ils l'ont fait. Samedi, les Verts de Charente-Maritime organisaient une table ronde à la Communauté de communes d'Oléron, à Saint-Pierre, pour y aborder la question du casier de déchets amiantés, à la déchetterie de La Brée-les-Bains.

Didier Bertin et Brigitte Desvaux représentaient les Verts ; Patrick Picaud, Action information écologie (AIE) ; Stéphane Guenneteau, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ; Claude Fabien, Joëlle Maître et Jacques Sourie, l'Association des victimes de l'amiante (Andeva) ; Patrick Moquay, président de la CdC et enfin, Philippe Chevrier, l'habitant de La Brée qui a levé le lièvre début 2008.

Point mort

Autant le dire d'emblée, les Verts ont beau prendre le taureau par les cornes depuis cet automne pour faire avancer le dossier, rien n'a bougé pour l'instant, notamment les services de l'État qui restent sourds aux courriers.

Reprenons les faits. Suite à la révélation de l'affaire, plus aucun déchet amianté n'a été envoyé à La Brée. Mais le casier a continué de recevoir des déchets du bâtiment jusqu'à la fin 2008, avant qu'il ne soit fermé. En revanche, la déchetterie dans laquelle il se trouve, reste, elle, en activité.

« Carence de l'État »

Aujourd'hui, la question du devenir de ce casier, bien embarrassant, reste entière. Même si Patrick Moquay, qui a hérité du bébé peu après son élection, a commandé une étude qui préconise de recouvrir le casier de terre. Depuis avril 2009, l'élu attend une réponse de la Drire (1), pour être autorisé à fermer le casier et mettre le site en sécurité, à la charge de l'exploitant qu'est la CdC, bien sûr.

Ce mutisme faisait dire aux Verts, samedi : « Il y a une carence flagrante des services de l'État. La gestion des déchets revient au Conseil général, mais le dernier plan départemental des déchets date de... 1996 ! »

Terre ou béton ?

Samedi, puisqu'il s'agissait d'avancer ensemble, chacun a pu s'exprimer sur la question. Ainsi, Philippe Chevrier, inquiet pour la santé publique, voudrait une garantie de suivi et une reconnaissance de la pollution. « Je m'étonne que le procureur de la République, saisi depuis deux ans, n'ait toujours pas ouvert d'information. »

À la couverture du site par de la terre végétale et des plantations, les victimes de l'amiante préféreraient une étanchéité physique avec du béton « pour confiner et éviter le retour à la surface ». Elles réclament aussi le suivi médical des employés de la déchetterie, qui a bien été engagé par la CdC. Elles souhaitent que la présence d'amiante soit inscrite au bureau des hypothèques « pour que les générations futures soient informées ».

Indépendance requise

Pour le réseau de surveillance, les militants de l'Andeva pensent que l'Agence française de la sécurité sanitaire de l'environnement et du travail serait toute désignée. La LPO réclame, elle aussi, une indépendance des laboratoires et « une garantie d'impartialité des analyses ». Elle souhaite aussi que l'Office national des la chasse et de la faune sauvage soit associé aux discussions à l'avenir.

Pour presser le préfet et ses services de trancher dans cette affaire, AIE 17 et les Verts vont lui demander un rendez-vous. Bien sûr, d'autres tables rondes se profilent pour poursuivre le dialogue et aborder les questions des déchets à Oléron, qu'il s'agisse de dépôts en décharge ou d'incinération. « Si nous pouvions arriver à une démarche exemplaire sur ce sujet, cela servirait à d'autres dossiers, ailleurs », espérait Brigitte Desvaux.

(1) Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement.

Auteur : Kharinne Charov

Source : Lecture sur Sud Ouest

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