dimanche 11 avril 2010

Les Maires dans la souffrance pour leurs administrés

Je ne suis qu'un tout petit maire de commune littorale qui nettoie la vase tous les dix ans", avance Jacky Laugraud, maire de Port-des-Barques (Charente-Maritime), après l'annonce des "zonages" dans les communes touchées par la tempête Xynthia. Les maires des communes atteintes sont nombreux à désapprouver les décisions qui ont été prises en matière de destruction des maisons inondables, mais peinent à y faire face. Certains agitent la menace de la démission.

Les maires des communes littorales ont travaillé depuis trois semaines avec les services de l'Etat pour venir en aide aux sinistrés. Nombre d'entre eux peinent à expliquer les critères qui ont servi à l'établissement des zones habitables ou non. "Comment leur expliquer ?", interroge Jacky Laugraud, alors que lui-même dit ne pas comprendre comment les critères ont été appliqués.

Pour eux, l'étude à été menée à la va-vite. Ainsi, Lionel Quillet, maire de Loix (île de Ré), s'emporte dans le journal Le Petit Economiste sur une étude "menée en quinze jours alors qu’il nous a fallu trois ans pour construire le plan de prévention des risques". L'homme a envoyé sa démission au préfet de Charente-Maritime quand une première version du plan de démolition lui a été annoncée. "Je refuse cette globalisation faite à la hâte ; des critères objectifs doivent nous être fournis pour justifier ce zonage." Sur l'île de Ré, c'est surtout la question des indemnisations qui semble poser problème, car le coût des terrains est très élevé et les habitants craignent de ne pas obtenir des réparations suffisantes.

"TROP GROS POUR NOUS"

A La Faute-sur-Mer, c'est l'ampleur de la zone inhabitable qui abat le maire, René Marratier. Chez lui, ce sont 674 maisons qui doivent être rasées. "Vous videz un pan entier de l'économie en faisant ça", déplore-t-il. Lui aussi pense que les études n'ont pas été menées correctement : "Je reste persuadé qu'il y avait d'autres analyses à faire sur la totalité de ce secteur. Dans les zones concernées, il y a des maisons où il y a eu plus d'un mètre d'eau et d'autres moins de cinquante centimètres. La cartographie aurait pû être étudiée plus finement."

A Port-des-Barques, Jacky Laugraud a le problème inverse. Pour lui, il n'y a pas assez de "zones noires" dans sa commune pour garantir la sécurité de ses administrés. Mais, selon lui, les causes sont les mêmes : "Toutes les discussions que nous avons eues avec les services de l'Etat n'ont servi à rien. Je connais ma commune, j'ai discuté avec les habitants, on a des relevés topographiques qui n'ont pas été utilisés durant ces trois semaines. Comment voulez-vous faire un zonage sérieux en trois semaines ?"

Lui aussi envisage de mettre sa démission dans la balance. "Dans ma commune, je vais devoir dire à des personnes qui ont eu, deux fois en dix ans, plus d'un mètre d'eau chez eux qu'ils devront rentrer chez eux. Il est hors de question que je prenne cette responsabilité." A La Faute-sur-Mer, René Marratier ne veut pas partir, mais reconnaît que tout cela est bien lourd à porter après trois semaines à gérer l'urgence. "Tout ce qu'on peut faire, c'est solliciter les services de l'Etat pour qu'ils révisent la cartographie... Là, c'est trop gros pour nous."

La colère monte dans les villages concernées, et des associations se créent dans les "zones noires". "L'impôt tempête" est abandonné.

A Fouras (Charente-Maritime), 500 maisons sont concernées par ce projet de destruction. Samedi, 350 personnes ont manifesté contre le placement de leur commune en "zone orange", qui devra donc faire l'objet d'une expertise pour une éventuelle destruction.
Sylvie Marcilly, maire du village, s'interroge: "Je demande qu'on me fournisse des explications convaincantes que je pourrai donner à la population
". Pour elle, le zonage a été réalisé "à la hache", indique France 2.

Une association à Boyardville
A Boyardville (un quartier de la commune de Saint-Georges-d'Oléron, sur l''île d'Oléron), une association a été crée. En effet, il est prévu que plusieurs maisons y soient détruites. L'association réunie 250 adhérents.
Son président explique: "on veut raser sans aucune concertation. Dans un tel cas, on sauvegarde un village historique, on ne le détruit pas. Raser 150 maisons, ça a un coût. Autant faire des digues. Réparons les digues, réparons les portes. Point à la ligne." a-t-il indiqué sur France Info.

Et cet impôt tempête?
De ce côté, la décision semble définitive: c'est non. Dominique Bussereau, à l'origine de la proposition d'un tel impôt y renonce. Il justifie sa décision en expliquant que l'aide de l'état permet de se passer d'un tel impôt: "L'état nous a entendu et nous a apporté un remboursement anticipé de TVA de 3,4 millions d'euros sur lesquels nous ne comptions pas. Par ailleurs, nous avons regardé dans nos politiques… par exemple il y a des travaux qu'on avait programmé et qu'on ne fera pas cette année", indique Le Figaro.

Les "zones noires" ont été présentées aux habitants
1.393 maisons seront totalement détruites (Le Figaro)
2. Ca ne passe pas: les sinistrés s'organisent...
Leur but, contester collectivement les décisions de l'État. (La Voix du Nord)
3. La liste des destructions révolte également un maire
Le maire de Charron demande une nouvelle expertise (L'Express)
4. Les critères sont également critiqués par Corinne Lepage
L'avocate des victimes dénonce l'opacité de la décision (L'Obs)
5. Un habitant, lui, a porté plainte contre le maire de l'Aiguillon
Il dénonce une mise en danger de la vie d'autrui (France Info

Sources :TF1 News, France 2, France Info, Le Figaro,et plus…

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