vendredi 7 mai 2010

7- 8 mai Commémoration de la victoire alliée en Europe

Depuis 1945, la commémoration de la victoire alliée sur l'Allemagne nazie a connu bien des vicissitudes.
En 1946, pour ne pas retarder l'effort de production qui conditionnait la réussite de la reconstruction économique de la France, il a été décidé de reporter la célébration de la victoire de 1945, le dimanche 12 mai.
    Le général de GAULLE invité par le président Félix GOUIN, à participer à cette commémoration, déclina cette invitation et annonça que le dimanche 12 mai il se rendrait sur la tombe de Georges CLEMENCEAU.
Le 7 mai 1946, l'Assemblée Constituante a voté une loi qui fixait pour les années à venir cette commémoration au 8 mai si ce jour était un dimanche, ou au premier dimanche suivant le 8 mai, le même jour que la fête traditionnelle de Jeanne d'Arc, qui avait délivrée Orléans le 8 mai 1429.
   Cet amalgame permettait de rassembler les combattants des deux guerres mondiales et d'exalter la Résistance, tout en prônant la réconciliation nationale.
   Ainsi, le culte de la « bonne Lorraine » a fait l'objet d'une remarquable continuité : arme de combat de la droite nationaliste et cléricale avant-guerre, utilisée par le régime de Vichy sous l'Occupation pour dénoncer à la fois l' « esprit de jouissance » et la gauche anticléricale du Front populaire, accusée d'être responsable de la défaite de 1940, le culte de Jeanne d'Arc a été repris à son compte par la gauche laïque et anticléricale, majoritaire à l'issue des élections d'après-guerre.

En 1948, François MITTERRAND, alors ministre des anciens combattants, a confirmé le caractère non férié de la célébration du 8 mai 1945.
En 1951, le gouvernement a décidé de commémorer la victoire alliée de 1945 le 8 mai, sans attendre le dimanche.

  À la demande des associations d'anciens combattants, résistants et déportés, la loi du 20 mars 1953 a déclaré le 8 mai jour férié, mais non chômé.

   Après le retour au pouvoir du général de GAULLE, le décret du 11 avril 1959 a décidé que le 8 mai ne serait plus férié et qu'il serait célébré le deuxième dimanche du mois. Cette décision, qui faisait suite à la suppression de la retraite du combattant, entraîna la protestation des associations d'anciens combattants.

En 1965, le 8 mai a été exceptionnellement et ponctuellement rétabli jour férié à l'occasion du 20ème anniversaire de la victoire alliée.

   Le décret du 17 janvier 1968 a rétabli la célébration du 8 mai, mais en fin de journée.    
En 1975, le président de la République, Valéry GISCARD D'ESTAING, déclarant qu'il était « temps d'ouvrir la voie de l'avenir », a décidé de mettre fin à la célébration de la victoire alliée de 1945, au nom de la réconciliation franco-allemande.
Il a annoncé sa décision aux membres du Conseil européen en ces termes :

« J'ai décidé avec le gouvernement français [ présidé alors par Jacques CHIRAC ], de ne plus commémorer désormais cet anniversaire, qui sera ainsi le 30ème et le dernier ».

   Cette annonce a provoqué une vive émotion dans le milieu des anciens combattants, résistants, déportés.

   Le 1er juin 1981, au lendemain de l'élection de François MITTERRAND à la présidence de la République, le nouveau secrétaire d'État aux anciens combattants a annoncé qu'une loi allait rétablir le 8 mai comme commémoration nationale.
La loi du 23 septembre 1981 a redonné au 8 mai son caractère férié, qu'il a conservé depuis.

Bien que le 7 mai et Reims aient été rapidement supplantés par le 8 mai et par Berlin, comme date et lieu de mémoire associés à la capitulation allemande, la Ville de Reims continue de commémorer chaque année cet événement le 7 ET le 8 mai, et d'importantes célébrations décennales, afin de rappeler que c'est bien dans cette ville que le 7 mai 1945 a été signée la capitulation qui a mis fin à la Seconde Guerre mondiale en Europe.

Histoires et mémoires des deux guerres mondiales

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chardon

‘’En mémoire pour nos pères, prisonniers, pendant 5 ans, à nos mères, dont la mienne, Alsacienne, traductrice lors du retrait des troupes  allemandes de Lorraine, conduite devant le monument aux morts de 14/18, avec ses enfants, mon frère Claude et moi même, M. Chamant Marcel, instituteur, M. le curé, l’abbé thiaucourt, ma grande tante Julie, pour être fusillés si les agriculteurs de la commune ne donnaient pas des chevaux pour le retrait de la troupe allemande dans notre commune.’’

J. Franc

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