mardi 25 mai 2010

A quoi sert la journée de solidarité du lundi de Pentecôte ?

Instauré en 2005, le principe du lundi de Pentecôte travaillé devait servir à financer le fonds destinés aux personnes âgées dépendantes. Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre avait introduit cette règle à la suite de la grande canicule de 2003. 15.000 personnes âgées avaient succombé aux fortes chaleurs.

Les modalités de cette loi de 2005 imposent à tous les salariés, du privé comme du public, de travailler une journée par an sans percevoir de rémunération. En contrepartie, les employeurs doivent verser 0,3% de ces salaires. L’argent récolté vient alimenter la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et sert à financer toute une batterie de mesures à l’attention des personnes âgées dépendantes.

Des couacs dans l’utilisation des fonds

Résultat, le lundi de Pentecôte est naturellement redevenu un jour férié pour une grande majorité de travailleurs. Alors qu’ils étaient près d’1 sur 2 à se rendre au bureau en 2005, ils ne sont plus que 18% dans le privé et 16% dans le public à avoir mis le réveil ce matin, selon un sondage Ifop.

Toujours est il que cette mesure rapporte chaque année plus de 2Mds d’euros dans les caisses de la CNSA (2,29Mds en 2008 et 2,21Mds en 2009), soit 12% de son budget annuel. Aujourd’hui, si la polémique refait surface tous les ans concernant le lundi de Pentecôte non chômé, elle glisse toutefois de plus en plus sur l’utilisation des fonds récoltés dans le cadre de cette journée de solidarité.

La députée socialiste Laurence Dumont, qui préside la mission d’information sur la CNSA, dénonce par exemple le fait qu’une partie des fonds récoltés, 150M d’euros, serve à « colmater le trou de la Sécurité sociale » alors que ces ressources sont censées être sanctuarisées. Dans la Dépêche, Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) pointe une mauvaise gestion du budget. Selon lui, une partie des financement ont bel et bien servi à créer des établissements spécialisés mais il manque de personnel qualifié pour une prise en charge optimale des personnes dépendantes dans ces structures.

Des associations s’occupant de personnes fragilisées et l’AD-PA (directeurs de maisons de retraite) ont soulevé une nouvelle polémique il y a deux ans, accusant l’État de « détourner » des crédits de la caisse pour l’autonomie afin de combler le déficit de la Sécurité sociale.

Le gouvernement a assuré que les sommes récoltées étaient bien dépensées ou mises de côté pour les personnes dépendantes. Mais selon Pascal Champvert, président de l’AD-PA, ces crédits « ne sont toujours pas dépensés intégralement et sont affectés à d’autres fins ». Les crédits disponibles « doivent être utilisés dans l’urgence à l’aide aux services à domicile pour les personnes âgées, à bout de souffle », juge-t-il, en appelant aussi à la création d’un « cinquième risque » de protection sociale consacré à la dépendance (après maladie, accidents du travail, vieillesse, famille

Tous ces points seront surement sujet à discussions dès la fin du débat sur les retraites, puisque s’en suivra le projet de réforme sur le 5e risque, à savoir celui sur la dépendance.

Promis par Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, le chantier de la prise en charge de la dépendance devait faire l’objet d’un projet de loi dès 2008. Début 2010, le président a indiqué que le dossier ne serait abordé « qu’une fois la réforme des retraites achevée ».

Deux millions de personnes seront âgées de plus de 85 ans en 2015, contre  1,6 aujourd’hui.                               

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