vendredi 10 avril 2009

La grogne des commerçants : un débat public ?

Un certain nombre de commerçants de Saint-Pierre-d'Oléron, rejoints par des collègues des deux bouts de l'île, se sont réunis à Bonnemie pour tenter d'éviter l'implantation, entre autres, d'une nouvelle grande surface à l'entrée de l'île. Au nombre d'une bonne trentaine, ils s'étaient, au préalable, constitués en Association des commerçants du pays Marennes-Oléron, avaient rencontré les maires des communes concernées et fait réaliser un sondage auprès de 400 commerces oléronnais.

« Nous ne sommes pas une poignée d'extrémistes ennemis de tout progrès ou voulant mettre sous cloche leur territoire mais des chefs d'entreprise légitimement inquiets, non seulement de la conjoncture actuelle mais aussi des menaces qui pourraient localement encore aggraver les effets de l'actuelle crise économique, déclarent-ils. Il s'agit tout simplement de ne pas reproduire les erreurs qui nous ont valu l'implantation du Leclerc de Saint-Pierre et de veiller à ce que les lois qui régulent l'installation des grandes surfaces soient respectées. En effet, c'est aujourd'hui Le Château-d'Oléron qui est concerné, Dolus demain, mais qui nous dit que d'autres enseignes ne chercheront pas à contourner ou utiliser les failles de la législation pour tenter de s'implanter sur notre territoire. »

Représentatifs des différents commerces locaux, de nombreux participants s'élevaient en aparté contre la désertification commerciale des bourgs et déclaraient vouloir protéger les emplois en même temps que leurs affaires.

Besoin d'être rassurés

Autre motif de grogne des responsables de l'ACPMO, le manque de réponses de la part des élus : « Nous avons noué de nombreux contacts officiels et obtenu beaucoup de promesses depuis cinq mois que nous sommes mobilisés, mais nous n'avons guère eu de réponses, ni, surtout, de prises de position qui puissent nous rassurer ».

Concrètement, il était beaucoup question du projet de création d'un second Leclerc au rond-point de la Grenouille, sur le territoire de la commune du Château, au beau milieu du carrefour nouvellement aménagé. Les arguments de l'association : « Une nouvelle grande surface aura pour conséquence la disparition d'une dizaine de commerces classiques mais aussi d'une bonne soixantaine d'emplois ».

Les membres de l'association ont déjà, à deux reprises, rencontré le sous-préfet de Rochefort, Henri Duhaldeborde, et ils voudraient désormais obtenir des prises de position des élus communautaires. Ils sont prêts, pour cela, à porter le débat sur la place publique.

© Copyright SUD OUEST Vendredi 10 Avril 2009

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