samedi 23 janvier 2010

C’est du brutal ! : Clash Sarkozy/Fogiel

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Souvenez-vous, il y a un mois, quelques échos de presse avait signalé que le président de la République s'en était pris violemment à Marc-Olivier Fogiel lors de la cérémonie de remise de la Légion d'honneur à l'inoubliable auteur de la mouche qui pète.

Ces échos avaient inquiété l'animateur et son entourage, à quelques mois du changement de tête présidentielle à France Télévisions.

Ce que l'on vous a dit à l'époque est loin, très loin de la vérité brute. C'est un peu comme l'affrontement entre l'actuel chef de l'Etat et Dominique Strauss-Kahn en marge du G20. Il faut plusieurs salves d'échos avant d'avoir le fin mot de l'histoire.

Hasard de la vie, j'ai croisé hier le chemin de deux témoins qui ont assisté à la scène qui s'est jouée à cinquante centimètres d'eux, il y a un mois au palais de l'Elysée. Ils ont tout vu, tout entendu, mieux que d'autres qui ont raconté aux échotiers ce qu'ils avaient vu et entendu de plus loin.

Plantons à nouveau le décor.

Nous sommes dans la salle des fêtes de l'Elysée. Le président décore Dominique Farrugia, après avoir prononcé le petit discours de rigueur. Il se tient sur une petite estrade, pour les besoins des caméras qui immortalisent le moment, face à un parterre d'invités, tous des copains ou proches de Farrugia. Il y a là Lescure, Chabat et compagnie, le Canal historique comme dirait l'autre.

La décoration accrochée, le président quitte la petite estrade, au pied de laquelle se tiennent mes témoins. Et c'est là que sous leurs yeux se joue la fameuse scène.

La voici telle qu'ils me l'ont narrée:

Au pied de l'estrade, Marc-Olivier Fogiel attend le chef de l'Etat. Tout sourire, il se rue sur lui et lui demande la permission de faire une photo en sa compagnie. Le président est surpris, esquisse un rictus de gêne, de contrariété, mais il accepte.

Fogiel sort alors un appareil photo de sa poche, et demande à un ami de prendre un cliché de sa personne et du président de la République ensemble. C'est l'affaire de quelques secondes, mais visiblement, selon mes témoins, cela agace le président.

La photo prise, le sourire encore crispé, il attrape d'un coup Fogiel par le bras et lui dit: « Dis donc, je voulais te dire, quand tu as reçu ma femme et que tu lui as demandé si elle m'aurait épousé si je n'avais pas été président de la République, laisse moi te dire que je n'ai pas trouvé ça très élégant! ».

Selon mes témoins, à ce moment là, le président ne plaisante plus. Il a les mâchoires contractées, le regard noir. La colère est montée d'un coup, en quelques secondes, et il paraît que le contraste entre le spectacle du président sympa qui plaisantait avec Farrugia sur les tréteaux et celui qui désormais s'en prend à Fogiel est glaçant.

Fogiel tente de minimiser l'affaire et bredouille une formule du genre « Mais enfin, monsieur le président... ». Mais son interlocuteur le coupe, et à voix haute et forte lui dit: « Si je n'étais pas président de la République, je t'aurais démonté la gueule! ». Et il plante là Fogiel, livide, cadavérique, zombifié, au milieu d'une petite bande de sept ou huit personnes qui ont tout vu, tout entendu et qui sont assaillies aussitôt par les uns et les autres, témoins plus éloignés de l'affaire, qui ont perçu dans le brouhaha de la salle des fêtes qu'il se passait quelque chose et viennent aux renseignements.

C'est ainsi que sortira l'affaire dans la presse. Par le biais de témoignages de seconde main, ce qui explique que la réalité du dialogue n'ait pas été initialement rapportée dans sa pureté de cristal.

J'ai été surpris par ce que me livrait mes témoins. Je leur ai demandé si eux-mêmes avaient eu un contact avec des journalistes afin de raconter l'histoire. Ils m'ont répondu que non, que j'étais le premier à qui ils narraient ainsi l'anecdote, et qu'ils s'étonnaient de ce qu'elle ait été portée à la connaissance du grand public de façon édulcorée, le président vouvoyant Fogiel et lui disant qu'il se souviendrait de ce qu'il avait dit à son épouse, alors que selon eux, il l'a tutoyé et lui a parlé comme Joe Pesci s'adresse à ses victimes dans les films de Scorcese.

Quant à la phrase: "Si je n'étais par président de la République, je t'aurais démonté la gueule!", ils m'ont assuré que c'était mot pout mot ce qu'avait dit le président, ajoutant: "Croyez-vous qu'on puisse oublier un truc pareil?"

On comprend pourquoi Fogiel s'efforce depuis lors de minimiser l'affaire, surtout lorsque Canteloup le vanne à ce sujet dans la matinale d'Europe 1.

Cette anecdote mérite bien des commentaires. Voilà pourquoi, après une nuit de réflexion, je me suis décidé à la rapporter.

Note de la rédaction du Post: La direction de la communication d'Europe1 nous fait savoir que la version décrite dans l'article est "fortement contestée par l'animateur".

Contacté par Le Post, l'Elysée n'a pas encore réagi.

De son côté, Marc-Olivier Fogiel a démenti toute altercation, et a expliqué sa version des faits sur le site des Inrockuptibles:
"C'est n'importe quoi, (...) Rien de ce qu'il dit ne s'est passé. Je n'ai pas demandé à être pris avec Sarkozy en photo, et il n'y a eu aucune altercation entre nous. Le Président m'a simplement dit qu'il n'avait pas apprécié la question que j'avais posé à Carla Bruni, et je lui ai répondu que je trouvais ça légitime" indique l'animateur.

(Sources: Lepost.fr, Les Inrockuptibles)

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